Qui trouve du sens au travail et à l’entreprise ?

sens au travail

Dirigeants et salariés peinent à s’accorder selon les résultats d’une étude exclusive sur le sens du travail, réalisée par l’Icam et HEC Montréal en partenariat avec BVA.

A chacun sa vision de l’impact sociétal de son travail

Alors que les entreprises se doivent aujourd’hui d’afficher une raison d’être et veulent revendiquer une « cause » qui aille au-delà de leur performance économique, un travail important reste à faire pour « aligner » les différentes strates de l’organisation, du chef d’entreprise à l’employé ou l’opérateur de production. Ainsi, en dehors de chefs d’entreprise (85 %)  et, dans une moindre mesure, des cadres supérieurs (60 %), l’idée que son travail « contribue à rendre le monde meilleur » reste une idée éloignée pour une majorité de salariés (respectivement 44 % chez les cadres intermédiaires et 39 % chez les non-encadrants).

79% des chefs d’entreprise considèrent que leur travail sert une cause importante

Il en va de même sur la notion de servir un cause importante. Ils sont 79 % des chefs d’entreprise et 57 % des cadres supérieurs à considérer que leur travail sert une cause importante, contre 38% des cadres intermédiaires et 30 % des non encadrants.

La majorité des cadres intermédiaires affirment exercer un métier qui a du sens…

Les catégories professionnelles les plus éloignées de l’idée de travailler pour une « cause importante » ne sont toutefois pas dans un rapport simplement utilitariste à leur travail. Elles lui accordent de vraies valeurs, que ce soit dans le sens qu’elles lui donnent (Ils sont 80 % de cadres intermédiaires et 79% des non encadrants à répondre qu’ils exercent un travail qui a du sens, 79% et 78 % qui en vaut la peine) ou la fierté qu’ils en retirent : ils sont 80 % des cadres intermédiaires et 77 % des non encadrants à se sentir fiers de leur travail.

…et accordent de l’importance à la satisfaction client et la qualité des produits

Et s’ils se montrent moins attachés au développement économique ou à la réputation de leur entreprise, il est frappant de constater l’importance qu’ils accordent aux intentions simples et directes que sont la satisfaction de la clientèle (86 %) et la qualité des produits et services de l’entreprise (86%). Ces deux dimensions sont d’ailleurs plus largement valorisées chez les cadres intermédiaires et non encadrants que chez les chefs d’entreprise eux-mêmes.

sens au travail

Pour tous les relations humaines sont importantes

Tous se retrouvent en revanche pour valoriser de manière très massive l’ensemble des dimensions liées aux relations humaines dans le cadre du travail. Toutes strates de l’entreprise confondues, ils sont plus de 80 % à affirmer que les relations qu’ils ont au travail sont importantes pour eux (81 % pour les chefs d’entreprise et les non encadrants, 93% et 97 % chez les cadres supérieurs et intermédiaires) et qu’ils se sentent bien avec les personnes qu’ils rencontrent au travail (93 % des cadres supérieurs, 84 % des non encadrants et 82 % des chefs d’entreprise et cadres intermédiaires). Ils sont 83 % à affirmer que les relations qu’ils ont au travail ont de la valeur à leurs yeux.

A l’heure où l’organisation du travail prend de multiples formes (à distance, par mail et réseaux sociaux interposés, dans des organisations libérées…), l’humain reste bel et bien au centre de l’entreprise.

Une chaire « Sens & Travail  » pour réfléchir au sens du travail

Avec sa chaire d’enseignement et de recherche « Sens & Travail », l’Icam, école d’ingénieurs, a pour ambition, depuis 2017, de rassembler les dirigeants et collaborateurs d’entreprises, ainsi que les chercheurs et étudiants souhaitant réfléchir au sens du travail. C’est dans ce cadre que l’Icam a mené en partenariat avec HEC Montréal, une étude* en France auprès d’un large échantillon de dirigeants et de salariés d’entreprises du secteur marchand. Elle met en relief la question des valeurs partagées dans le travail selon sa position dans l’entreprise.

*Enquête réalisée en France métropolitaine en septembre 2019 auprès d’un échantillon de 1487 personnes (436 dirigeants ou managers 1051 collaborateurs salariés). Les interviews ont été réalisées on line. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon les critères de sexe, âge, secteur d’activité, taille et secteur de l’entreprise.

Vous voulez consulter l’intégralité de l’étude ? Cliquez ici !

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